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Introduction à la doxométrie des groupes restreints

Prudence et transparence dans les groupes

    Imaginez que dans une salle débarrassée de son mobilier et plongée dans l'obscurité totale, on vous propose, à vos 10 nouveaux collègues et à vous-même, de vous déplacer. Privé d'informations sur la position des autres, sans doute prendrez-vous beaucoup de précautions pour ne pas les bousculer et ne pas vous cogner. Peut-être même renoncerez-vous à bouger.

    Sur le plan de la communication, nous avons sans cesse à gérer des situations comparables : Se retrouvant à la même table, des personnes qui se connaissent peu, choisissent souvent de limiter leur expression à des thèmes peu implicants (le temps, la route...). Tant que chacun ignore où sont les autres, il y a des sujets que la plupart hésiteront à aborder, soit par délicatesse soit par désir de se protéger, quand ce n'est pas l'un et l'autre. De tels échanges peuvent générer l'ennui, parfois le malaise, souvent l'inhibition, ainsi qu'une perception négative des autres et/ou de soi. Parfois quelqu'un se risque dans un domaine où, pense-t-il, le consensus est assuré, mais de nos jours, rien n'est plus certain. La situation est relativement nouvelle : Pendant longtemps, les puissants ont veillé avec sollicitude sur l'orthodoxie de la population toute entière. Tant qu'un malencontreux désir de Réforme ne venait pas tout gâter, les échanges pouvaient se dérouler dans une exemplaire communion. On savait par avance ce qui se dirait et même qui le dirait. Il suffisait de savoir qui était le maître.

Le déroulement de la messe dans une église traditionnelle était un exemple parfait de cette communion : Quand le prêtre avait dit : "Dominus vobiscum", tous les assistants savaient ce que répondrait l'enfant de choeur, tous, y compris ceux qui ne comprenaient rien au latin.

Bien entendu, je force quelque peu le trait et la réalité est infiniment plus diverse. Chez certains heureusement, le besoin de s'exprimer est assez puissant pour l'emporter – aujourd'hui comme hier - sur toute autre considération.

   Si l'on s'intéresse à la maturation des personnes, on ne peut que regretter cette pauvreté des expressions dans une société où depuis longtemps l'hétérodoxie ne conduit plus au bûcher. Plus la communication est riche, plus elle génère des dissonances cognitives en chacun. On le sait depuis les travaux de Festinger, chaque fois qu'une personne vit une dissonance, elle s'efforce de la réduire. Ce travail de la dissonance est un facteur important de l'évolution d'un groupe et des personnes qui s'y investissent Encore faut-il que l'explicitation ne soit pas freinée par des craintes de divers ordres : crainte d'être mal jugé, ridiculisé, rejeté, marginalisé, crainte du conflit, crainte de blesser l'autre, crainte de mettre en péril une croyance fragile ou une amitié précieuse, crainte d'affronter des dissonances trop vives pour être aisément réduites, crainte floue incomplètement conscientisée, censurée et pourtant efficace, etc.

   Apprivoiser une partie de ces craintes, parce qu'on a réussi à mieux connaître les attitudes et les opinions dominantes du groupe tout en respectant le légitime besoin d'opacité de chacun, c'est ce que permet l'expérience du doxodrame.

 

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LE DOXODRAME
COMME
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ET COMME
OUTIL D'EVOLUTION DOXALE

 

             

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