Pour une formation à la prévention
des crimes contre l'humanité
Deux moments de la réflexion sur un moteur à explosions
Les
deux pistes
étudiées
sur ce site -->
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Quand la
violence éducative ordinaire
est la règle
Quand les maltraitants sont seulement
ceux qui en font un peu trop
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Quand la
soumission
est le premier objectif de l'éducation dans
les sociétés civiles et religieuses |
On doit
déconstruire
ce qui prépara le génocide
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Comment
on façonne des tortionnaires |
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Comment
on conditionne
une population,
comment on façonne
de dociles auxiliaires
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On doit
rendre
le génocide
impossible dans
l'avenir
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Comment
réduire significativement
la proportion de parents maltraitants
dans la population
de notre pays
et du monde ?
Comment développer la lucidité
du plus
grand nombre
sur la violAnce multiforme
qui nourrit l'humeur massacrante
depuis des millénaires ?
|
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Comment
développer l’esprit critique
et les capacités de résistance
à une autorité immorale ?
Comment aller vers
une véritable démocratie ?
Comment faire de l'école
un lieu de socialisation et d'épanouissement ?
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Je suis de ceux qui pensent
que raconter la Shoah
n'est utile que si cette information débouche sur la
réflexion
autour de ce qui rend possible non seulement la Shoah, mais
aussi d'autres génocides
et d'autres crimes contre l'humanité.
Pour aujourd'hui et pour demain...
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Un chemin pour
la réflexion sur la Shoah
par
Igor Reitzman
(Le
remaniement d'un article paru dans le Bulletin "Après
Auschwitz", de janvier 2002 et qui rendait compte du
travail accompli lors d'une formation organisée conjointement
par l'Amicale d'Auschwitz et le Cercle d'étude de
la déportation et de la Shoah. Deux groupes A et B
d'une douzaine d'enseignantes d'histoire, animés par
deux psychosociologues différents, avec des objectifs
et des méthodes différentes ont fonctionné en
parallèle sur 5 journées au cours de l'année
2000-2001. Il ne sera question ici que du groupe B composé de
personnes qui avaient opté pour l'approche que je
proposais.)
Les objectifs
Un événement
exceptionnel comme celui de la Shoah suscite chez beaucoup de gens, en
particulier chez les jeunes, le besoin de comprendre ce qui
l'a rendu possible. Mais un
tel sujet risque d'être de plus en plus difficile à aborder
face à des
groupes multiculturels. Dans certains cas, une attention trop exclusive à la
matière enseignée (les élèves n'étant
perçus
que sous les catégories sommaires bonne classe/mauvaise classe)
peut aboutir à un
cuisant échec.
Sortant du récit des
faits dont les professeurs d'histoire ont depuis longtemps
la maîtrise, il s'agissait
1- de permettre à des enseignants
de s'approprier un certain nombre de concepts concernant les
processus individuels, collectifs et institutionnels à l'oeuvre
dans les crimes racistes en général et
dans la Shoah en particulier.
2- de réfléchir aux attitudes et aux pratiques
qui permettent d'installer dans la classe, un climat favorable à l'écoute
de l'autre, à la tolérance et à une intégration
réelle des savoirs. On comprendra qu'il s'agit de la
globalité de la relation entre les élèves
aussi bien qu'entre le professeur et les élèves
et pas seulement pour le temps d'une seule leçon. On
devine que des objectifs aussi ambitieux ne pouvaient guère être
atteints en 5 petites journées. Pourtant j'ai pris la
responsabilité de les proposer car j'étais convaincu
que si je réussissais à sensibiliser les participantes,
elles poursuivraient leur formation, chacune sur son chemin,
grâce à des expérimentations, des lectures,
de nouveaux échanges au sein du Cercle d'Etude, grâce
aussi à une perception peut-être différente
de la vie quotidienne.
Le concret des processus
Lorsque j'évoque des processus
individuels, collectifs et institutionnels, j'ai conscience d'utiliser un langage
abstrait et général et il me semble utile d'en parler autrement,
plus brutalement : Ces tortionnaires qui firent un enfer de la vie de millions
d'êtres humains, ils ne sont pas sortis tout armés du néant.
Ces bureaucrates proprets qui mettaient les tampons et notaient les adresses
pour les arrestations, ils avaient reçu une éducation. Ces populations
qui refusaient de voir, d'entendre, de sentir, de parler, elles avaient une histoire,
une culture. La quasi-totalité de ces gens avaient grandi dans une famille, étaient
passés par l'école… L'antisémitisme lui-même
ne naquit pas d'une nuit de cristal ; et la lecture de Mein Kampf ne
mit le feu que parce qu'il y avait, depuis des siècles, et le bois et
la poudre. On a donc parlé des différents rouages chargés
d'assurer pour l'ensemble des populations, le dressage à la soumission
et le respect de toute autorité même la moins respectable. On a
donc parlé des maltraitances massives qui favorisent le développement
d'êtres profondément destructeurs, des mécanismes d'identification
qui nous conduisent à reproduire les manières d'être de ceux
qui nous impressionnent (amour, admiration, mais aussi terreur…), des conditions
nécessaires pour que l'enfant terrifié ne devienne pas à son
tour bourreau. On a parlé de la LTI, la langue du IIIème Reich,
des méthodes employées pour le perfectionnement des
tortionnaires...
Les responsabilités
respectives de la famille, de l'école et des clergés
Comme
on peut l'imaginer, des points de vue très différents
furent exprimés
sur les responsabilités respectives
de la famille,
de l'école et des clergés :
- dans la formation de ces populations qui plébiscitèrent
le parti nazi et ses alliés dans l'Allemagne des années 30, de
ces populations qui fêtèrent dans l'allégresse l'entrée
des troupes hitlériennes en Autriche,
- dans la formation, à l'intérieur des pays
occupés, de cette administration et de cette police qui montrèrent
tant de zèle dans l'application des lois antisémites.
Les dernières séquences furent consacrées à une
tentative de synthèse et à l'exploration de quelques
pistes pour les professeurs qui souhaitaient aller plus loin
dans leur prise de distances avec l'enseignement qu'elles ont
subi elles-mêmes.
Il restait bien peu de temps pour le
deuxième des objectifs annoncés : réfléchir
aux attitudes et aux pratiques qui permettent d'installer dans
la classe, un climat favorable à l'écoute de
l'autre, à la tolérance et à une intégration
réelle des savoirs. Mais ce thème était
présent en filigrane tout au long des 5 journées.
Igor
Reitzman
|
Pour aller
plus loin,
des
textes
construits comme Racismes
et antisémitismes,
mais aussi matériaux en vrac, avec des chevauchements, des redondances...
Pour un ensemble bien propret, revenez dans six mois... :
Les
bourreaux de la Shoah : du bain culturel a l'usinage (3p)
Racismes
et antisémitismes (23p)
Formation
Shoah 2000-2001 (3p)
Programme
des cinq journées (3p)
Programme pour la deuxième session
Comme des moutons ?
La question
la plus importante
; Ebauche
de bibliographie
et tous les textes sur
le dressage à la soumission
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